• L'apartheid climatique

     

    Contre l’apartheid climatique :
    10 000 manifestants en Afrique du Sud

    -L'apartheid climatique

    De Durban à Mexico en passant par Biarritz, ce samedi 3 décembre, c’était journée d’Action globale pour le climat. Sans doute plus de 10 000 manifestants se sont massés dans les rues de Durban. Direction le centre de Conférence de l’ONU où se tiennent les négociations. Bloqué par la police, le cortège s’est arrêté pour interpeller vertement négociateurs et représentants des pays de la planète. Zwelinzima Vavi secrétaire exécutif de la Cosatu – centrale des syndicats sud-africains –, Nnimmo Bassey pour les luttes pour la justice climatique en Afrique, Tom Goldtooth pour les organisations indigènes, Aluwani Nemukula pour les jeunes, Constance Mogale pour les organisations des femmes et Bishop Davies pour les organisations confessionnelles ont pris la parole devant la secrétaire exécutive des négociations climat de l’ONU, Christiana Figueres, et la sud-africaine qui préside la COP-17, Maite Nkoana-Mashabane, venues en personne prendre note des revendications citoyennes.

     « Pour la justice climatique » était le slogan le plus communément partagé, sous une forme ou une autre. Se désolant de l’inertie des négociations, les exigences citoyennes devraient ramener les négociateurs aux fondamentaux : obtenir des engagements véritablement contraignants et suffisants de réduction d’émissions de gaz à effets de serre et arrêter de laisser les lobbies économiques dicter la marche à suivre. Par leurs chants, leurs danses et leurs slogans – notamment Amandla le cri de ralliement des opposants à l’apartheid – paysans, travailleurs des déchets, syndicalistes, femmes, jeunes, ont fait de cette manifestation une manifestation populaire, déterminées et dynamique. Contrastant avec l’atonie, l’inertie et l’entre-soi des négociations officielles.

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     Bien plus largement, ce sont les politiques énergétiques qui étaient au coeur des cortèges : rejet du nucléaire pour la Cosatu, slogans contre les « énergies sales » ou « pour les énergies renouvelables » ici et là, dénonciation des coupures de courant et d’un inégal accès à l’électricité en Afrique du Sud, revendications pour laisser le pétrole dans le sol, etc… A Durban, les politiques énergétiques et la nécessaire transition énergétique sont peut-être en train de prendre le pas sur la technicité des négociations climat. Au moins du côté de la société civile.

    De par chez nous :

    La situation des négociations climatiques est bloquée au niveau international alors que toutes les dernières observations scientifiques pointent le fait que nous battons des records d’émissions de gaz à effet de serre et que nous nous situons dans le pire des scénarios du GIEC, à savoir la fuite en avant vers une augmentation de plus de 5°C de la température moyenne de la surface de la terre. Les effets en seront dévastateurs pour les conditions de vie sur terre. Les seuils d’emballement climatique pourraient bien être atteints dés 2050 !
    Il faut donc passer des beaux discours aux actes et commencer dès aujourd’hui à réduire nos gaz à effet de serre, ici et maintenant !

    Nous pouvons actionner dés aujourd’hui des leviers importants en matière de réduction de gaz à effet de serre, chacun dans sa région, sa communauté d’agglomération, sa ville.
    Le transport routier est un point clef de ces émissions de gaz à effet de serre sur Biarritz Anglet Bayonne. Sur les 1.1000.000 de tonnes de gaz à effet de serre (GES) annuellement émises sur le B.A.B., 400.000 proviennent du transport routier (Source : Plan Climat Territorial de la CABAB). Développons dés aujourd’hui toutes les alternatives au tout voiture sur le B.A.B. et débloquons ce véritable verrou qu’est Biarritz à ce niveau.

    Source : BIZI

    et pour en rire (ou en pleurer) à Bruxelles :

    Technocrates en délire : Pour Bruxelles, l'eau n'empêche pas la déshydratation

    L'administration bruxelloise s'est récemment illustrée en interdisant aux producteurs d'eau en bouteille d’affirmer que boire de l’eau prévient la déshydratation.

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    Deux docteurs allemands, Andreas Hahn et Moritz Hagenmeyer, ont demandé à la Commission Européenne s’il était permis d'indiquer sur les bouteilles d'eau que « la consommation régulière de quantités significatives d’eau peut réduire le risque de survenue d’une déshydratation et d’une baisse concomitante de performances ».

    Après trois ans d’enquête, vingt-et-un scientifiques réunis à Parme (oui, 21 !), ont conclu qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour affirmer que boire de l’eau prévenait la déshydratation. Cela signifie qu’il est désormais interdit aux producteurs européens d’eau en bouteille de l’affirmer sur leurs produits.

    La décision a déclenché une vague de commentaires sur la folie réglementatrice de Bruxelles, rappelant l'épisode de la directive sur la courbure des bananes et des concombres (abandonnée en 2008).

    Le député européen Roger Helmer (G-B) a ainsi déclaré :

    « C’est d’une stupidité abyssale. L’Euro est en feu, l’Europe s’effondre et il y a des technocrates grassement payés pour s’interroger sur les qualités évidentes de l’eau et pour tenter de nous interdire le droit de dire ce qui est évident. S’il fallait un exemple pour démontrer la folie que représente le projet européen, c’est celui-ci. »

    Le ministère de la santé britannique, dans un style plus châtié, a lui aussi critiqué la décision :

    « Évidemment que l’eau hydrate. Bien que nous supportions l’Europe dans la prévention des affirmations mensongères à propos des produits, il est important de garder le sens commun. »

    Quoi qu'il en soit, en application de la directive européenne du 16 novembre 2011, affirmer sur un produit que l’eau prévient la déshydratation, est désormais punissable de deux ans de prison....

    Dans le domaine de la santé, il est nécessaire de mettre en place des mécanismes de contrôle. Il est aussi légitime qu'une administration européenne en soit chargée, puisque les questions de santé sont traitées à ce niveau.

    Mais peut-on imaginer des bureaucrates se livrant à une activité plus stérile, entraînant des dépenses plus inutiles, qui ne rendent service à personne, lorsque tant reste à faire ?

    On peut bien sûr rire de cette histoire. On est aussi en droit de s'inquiéter des controverses suscitées par l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) à l'origine de cette directive sur l'eau.

    Rappelons en effet, que c'est aussi elle qui décide de ce que nous avons le droit de mettre dans nos assiettes, des plantes, et des compléments alimentaires que chacun d'entre nous sera autorisé, ou non, à utiliser demain.

    Pour ceux qui ne croiraient pas à ce texte sur l'eau, le règlement européen signé de José Manuel Barroso est ici :