• Austérité : ça va saigner...


    "Nicolas Sarkozy a annoncé dimanche soir un triste et banal plan d’austérité. Standard & Poor’s a été entendue et obéie.

    Ça va saigner ! « Comme partout en Europe », la TVA va augmenter. Elle passera de 19,6% à 21,2% pour le taux principal. On se souvient que le taux réduit avait été relevé de 1,5 points par le plan d’austérité de novembre. Cette nouvelle hausse de TVA représente 11 milliards d’euros pris aux travailleurs. La hausse de CSG sur les revenus financiers doit rapporter quant à elle 2 milliards d’euros. Les salariés vont dont payer 85% du total alors que les détenteurs de capital payeront 15%. Dit autrement, le peuple payera six fois plus. Du Sarkozy pur jus !

    La hausse de la TVA est censée compenser l’exemption des cotisations sociales patronales à hauteur de 13 milliards d’euros. Ces 13 milliards d’euros financent la branche famille de la Sécurité sociale. Ils appartiennent donc déjà aux travailleurs. En quelque sorte Sarkozy vient donc de voler 24 milliards d’euros aux salariés : les 13 milliards de cotisations sociales qui ne leur sont plus données et les 11 milliards de TVA qui leur sont pris !

    Par contre, comme le signifie le sigle TVA, avec cette mesure, Tout Va Augmenter. C’est donc un très mauvais coup contre le pouvoir d’achat populaire. Faut-il rappeler que la TVA frappe plus fort sur les petites payes que sur les grosses ?

    D’ailleurs Sarkozy s’est pris les pieds dans le tapis à ce sujet. Il a répété qu’il ne croyait pas à une répercussion de la hausse de la TVA sur les prix. Mais dans le même temps, il a dit son espoir de voir son annonce déclencher des achats par anticipation… avant que la hausse ne soit effective. C’est donc qu’il y a de sérieuses raisons d’avoir peur pour son porte-monnaie.

    Sarkozy a annoncé une deuxième très mauvaise nouvelle. Comme d’habitude elle passe à peu près inaperçue dans la mesure où elle est très lointaine pour la classe moyenne supérieure médiatisée. Sous couvert de développement de l’apprentissage, il veut pousser massivement les enfants du peuple hors de l’école pour les placer dans les entreprises. Il veut porter à 5% le quota d'apprentis que doivent embaucher les entreprises de plus de 250 salariés. Il y a un an ce quota était de 3%. Il a déjà été augmenté à 4% il y a quelques mois. Sans effet, heureusement. Le nombre d’apprentis stagne à 1,7% des salariés de ce type d’entreprises. Au lieu de chercher à comprendre la raison de son échec, Sarkozy s’entête et augmente le quota. Il refuse de voir que le nombre d’apprentis n’augmente pas. Car il ne sait pas qu’une usine n’est pas une école. L’apprentissage ne correspond pas à tous les métiers et place les jeunes dans des situations beaucoup plus précaires que l’alternance sous statut scolaire. 25 % des contrats d’apprentissage sont rompus dans les trois premiers mois !

    Le pire ne s’est pas beaucoup commenté. Dorénavant, les salaires et la durée du travail seront fixés entreprise par entreprise. Et les décisions prise de cette façon auront une valeur supérieure à la loi et au code du travail. Nicolas Sarkozy ouvre ainsi un nouvel âge de la République qui devient en quelque sorte contractuelle. Cette liquidation de l’Etat social républicain annonce un recul généralisé des acquis sociaux. Entreprise par entreprise, les travailleurs n’ont pas la capacité de résister aux menaces et injonctions du patronat. Or le patronat ne manquera pas d’exiger l’augmentation du temps de travail ou la baisse des salaires. Ce que propose Sarkozy c’est ni plus ni moins de généraliser la méthode employée contre les Conti de Clairoix. Les salariés devront à chaque fois faire face à l’odieux chantage à l’emploi. C’est un recul dont chacun doit prendre conscience. Il serait bon aussi que les médias y accordent le temps et l’intérêt que mérite ce sujet central dans la vie quotidienne des gens.

    Enfin, Nicolas Sarkozy a repris ses poncifs libéraux en matière de logement. Il a annoncé une nouvelle mesure de dérèglementation. Sarkozy applique au logement la politique de l’offre qui a échouée partout ailleurs. Il a donc annoncé une augmentation de 30% des droits à construire sur tous les terrains, maisons et immeubles. Il a expliqué que cela permettrait d’augmenter la densité et le nombre de logements et donc de faire baisser les prix. C’est un argument ridicule. Si la densité suffisait à faire baisser les prix, Paris serait la ville la moins chère de France en matière de logement et d’immobilier ! Au cas précis, C’est tout l’inverse. La proposition Sarkozy consiste à faire un cadeau aux propriétaires qui ont les moyens de faire des travaux pour agrandir leurs logements. Et sa proposition aura un effet pervers. Puisqu’on pourra construire davantage sur les terrains, les propriétaires de ces terrains demanderont des prix plus élevés pour les vendre.

    Les prix du foncier risquent donc d'augmenter empêchant d’autant la construction de logements à prix abordables. Surtout, il s’agit d’occuper le terrain pour ne pas répondre à l’explosion du prix de loyers et à l’exigence de baisse des loyers."

    Extrait du blog de JL Mélenchon

     

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